ReporMed Carnets de voyage Étrange errance sous pavillon maltais

Étrange errance sous pavillon maltais




Malte, du 6 au 12 septembre 2016

Le quai de la gare de Pozallo, au sud de la Sicile, se remplissait tout juste des premières voitures venues embarquer pour Malte. Sous le soleil sicilien, les véhicules, souvent lourdement chargés, s’alignaient les uns derrière les autres, en vue de se faire avaler par les entrailles du navire au terme d’une attente qui nécessairement promettait d’être longue. J’assistais à cette scène déjà vue tant de fois, dans ce tour de la Méditerranée, aux ports de Marseille, Algeciras, Tanger et la Goulette… lorsque je voyais – scène habituelle – une famille nombreuse déborder de son monospace que la mère de famille s’évertuait à réorganiser, en interpellant les enfants qui s’agitaient autour. En l’entendant, je crus un instant retrouver là une famille tunisienne, avant de me rappeler à quel point la langue maltaise emprunte à l’arabe.

En fait de ferry fatigué, je voyais arriver en fait un glorieux navire à propulsion rapide, de type bimaran, et assez grand pour embarquer les nombreuses voitures et même quelques poids lourds. À bord, oubliée la vétusté des ferries euro-maghrébins… point de famille non plus pour établir son campement à même le sol au détour d’un couloir à l’aide de couvertures posées sur le sol : ici, chacun voyage assis sur un fauteuil confortable.

Durant la traversée, les écrans à bord diffusaient inlassablement un clip promotionnel de Malte, qui insistait lourdement sur l’héroïsme de l’île durant la Seconde guerre mondiale, durant laquelle ce confettis de l’empire britannique (qui n’a eu son indépendance qu’en 1964) a résisté aux bombardements de l’Italie fasciste. Plus tard sur l’île, je ne manquais pas de découvrir d’ailleurs pléthore de musées exploitant cette thématique. Même le drapeau de Malte comporte une petite croix, dite croix de George, en référence à une médaille créée par le roi George VI et remise collectivement en 1942 à Malte pour sa bravoure dans sa résistance aux assauts ennemis.

Comme à Gibraltar, je découvrais donc un petit territoire méditerranéen de style très british. On y roule à gauche, et bien des maisons comportaient des bow windows, petits balcons fermés par une minuscule véranda en bois, comme on en voit tant au Royaume-Uni. Justement, je rencontrais dans mon auberge de jeunesse de Sliema, au nord de La Valette, Adrien, un architecte français, qui s’étonnait de voir ces coûteuses fenêtres normalement adaptées au climat maussade des îles britanniques, où l’on a à cœur de profiter des rares rayons de soleil sans être inquiété par un très probable et brusque retour de la pluie.

Bow windows de toutes les couleurs

Bow windows vues à Sliema, au nord de La Valette

Adrien, qui avait pour projet de passer ses vacances à dessiner des bâtiments ou des installations industrielles sur son cahier, avait initialement souhaité passer ses vacances en Iran, pays qu’il avait découvert avec émerveillement trois mois plus tôt, mais son intention d’y retourner avait semblé suspecte aux autorités iraniennes, qui lui avaient donc refusé son visa, et contraint à changer à la dernière minute son billet d’avion. Le voilà donc échouant sans grand enthousiasme à Malte.

Pour ma part, si je ne concevais pas mon tour de la Méditerranée sans Malte, la britanité des lieux en faisait rapidement à mes yeux, comme Gibraltar, une étrange banlieue de Londres égarée entre la Sicile et la Libye, incongrue à force d’être inattendue.

À La Valette

À La Valette

Ce n’était pas tant la présence des pubs anglais un peu partout dans le quartier de l’auberge, ni même les tabloïds britanniques et la nourriture d’Outre-Manche dans les épiceries alentour qui étaient si perturbants, car tout cela aurait pu apporter, avec les cabines téléphoniques rouges, un plaisant petit vent d’excentricité sous le soleil méditerranéen qui en ce début septembre défiait l’approche de l’automne, mais un petit quelque chose que je découvrais au fur et à mesure y donnait une saveur quelque peu dis-harmonique.

Je commençais mon exploration des lieux en me promenant le long du front de mer, du côté de la baie de San Giljan. Des baies, il y en a d’ailleurs beaucoup à Malte, tant le littoral est tortueux, ce qui donne, autour de La Valette un complexe enchevêtrement de ville et de mer. Une ville maritime, et une mer citadine : les immeubles en verre bordaient le littoral, tandis que des petits bateaux de plaisance peuplaient la baie, tout au long de laquelle un sentier aménagé avec soin offrait à chacun le loisir d’une ballade, d’une pause lecture ou d’un footing aux faux airs de sortie californienne.

De ce cadre prometteur de belle qualité de vie, je me mettais en route pour La Valette. Littoral tourmenté oblige, des bateaux permettent de s’y rendre, plus directement qu’en bus même, mais les vagues, me disait-on ce jour-là, obligeaient les navettes maritimes à rester à quai. Tant mieux, le bus m’emmenait partir à l’assaut de La Valette par le seul point d’entrée terrestre de cette presqu’île fortifiée, où je pénétrais en traversant le pont des imposantes fortifications qui rappelaient la vocation toute militaire et stratégique de Malte dans l’Histoire.

L'entrée fortifiée de La Valette

L’entrée fortifiée de La Valette

Les rues en plan orthogonal de type Renaissance, aux façades toujours agrémentées de ces curieux bow windows aux couleurs sobres comme l’urbanisme britannique les aime tant, abritaient bien des pubs et cafés franchisés tout aussi anglo-saxons, et même à un centre commercial aux allures de building d’affaire du quartier de la Défense.

Toutefois, au détour de quelques rues, j’apercevais des scènes dont je ne pouvais m’empêcher de les trouver plus méditerranéennes, en voyant des enfants jouer torses nus aux billes en poussant maints hurlements résonnant dans toute la rue, ou bien trois femmes d’un âge déjà avancé assises sur un muret pour contempler et commenter la vie de la rue.

L’ancrage méditerranéen revenait aussi inlassablement à chaque découverte d’un mot arabe, dont la langue maltaise est riche. Au détour d’une triq (rue, de l’arabe tariq), je découvrais une knisja (église, de l’arabe kanissa), un panneau Attenti ghal klieb (attention au chien, de l’arabe kilab) ou relatif au ramassage des zibel (ordures, de l’arabe zabal).

J’arpentais des rues envahies de touristes internationaux – anglophones surtout –, en me demandant quelle affluence pouvait bien être celle des mois de juillet et août. Les musées et sites historiques avaient d’ailleurs des tarifs dissuasifs, et je limitais ma curiosité au musée de l’Inquisition.

Dans celui-ci, je découvrais, aussi sceptique que gêné, une présentation si « nuancée » de la torture par l’Inquisition que je manquais de me demander si cette Histoire-là était bien acceptée.

Salle d'audience de l'Inquisition

Salle d’audience de l’Inquisition

J’y lisais ainsi que la torture était « généralement utilisée quand l’accusé persistait à se dire innocent alors que l’Inquisition était absolument sûre de sa culpabilité. La torture était appliquée selon des règles strictes » (« pas plus de 30 minutes » par exemple) et que « contrairement à l’imagination populaire, l’Inquisition ne torturait pas tout le monde. Il y avait généralement une gêne à recourir à ce procédé et seul un faible pourcentage des affaires la voyait être utilisée ». Les intitulés des « délits » poursuivis par l’Inquisition (jusqu’en 1798, date de sa suppression par… Napoléon) suffisaient pourtant à consterner : « apostasie pour l’islam, activités magiques, opinions hérétiques, faux témoignage, donner la confession ou faire la messe sans autorisation, blasphème, manque de coopération avec l’Inquisition pour éradiquer l’hérésie », etc.

Si à Malte le présent semblait si britannique, le passé – somme toute récent – restait celui d’un pays catholique du sud de l’Europe, avec l’héritage de fanatisme religieux que cela supposait.

La presqu’île de La Valette étonnait par sa petitesse, tant je me retrouvais rapidement à l’autre extrémité de cette micro-capitale de ce micro-État, du côté du fort Saint Elmo. De là, face au large, le regard contemple aisément la baie sud, avec le fort de Saint Angelo et les fortifications qui jadis verrouillaient l’accès à la baie aux galions hostiles.

Le fort Saint Angelo

Le fort Saint Angelo

Des cargos mouillaient là, ainsi que des yachts, au beau milieu de cette baie aux allures de décor de film historique, tant les fortifications datant de la Renaissance sont nombreuses et bien conservées.

Je ne croyais d’ailleurs pas si bien penser : après un nouveau trajet en bus, je découvrais le fort Saint Angelo, que des dizaines de comédiens en costumes animaient pour mieux inviter le touriste à se balader au XVIIIe siècle, et pourquoi pas à s’essayer même à l’escrime avec un maître d’armes.

Malte exploite son tourisme et choie ses visiteurs en retour, c’est entendu. Mais au pied du fort, je ne manquais d’observer d’autres étrangers accueillis à bras ouvert par le petit État maltais. Une dizaine de yachts plus opulents les uns que les autre, jusqu’à inclure l’hélicoptère sur le toit même pour certains, s’alignaient là sur le quai.

Yachts à Malte

Yachts à Malte

Ces visiteurs fortunés, en fait des résidents de Malte, arborent les drapeaux de leur véritable nationalité, notamment l’Australie pour un certain nombre d’entre eux. De ce communautarisme-là, nul ne saurait faire grand cas, car les finances de l’État s’y retrouvent : Malte est devenu en 2016 le pays le moins fiscalisé au monde selon le classement du cabinet Bradley Hackford. Les résidents n’y payent que les revenus locaux, et l’île abrite donc de nombreuses fortunes étrangères, dont certains peuvent même obtenir la nationalité moyennant un investissement d’au moins un million d’euros, selon le cabinet.

Yachts à Malte

Lorsque je décidais d’explorer plus profondément l’île de Malte, je découvrais un système de bus si peu ponctuel mais également si erratique qu’il me fallait souvent attendre, parfois une heure entière, en me demandant quel dangereux essentialisme ce serait d’y relever là un trait plus méditerranéen que britannique…

Qu’importe, je marchais dans la campagne maltaise, dont l’aridité me frappait rapidement. Des potagers modestes, des petits lopins de légumes, se battaient à grand renfort d’arrosage pour ne pas griller sous le soleil. Comme les îles voisines de Lampedusa et Linosa, ou même jusqu’à Pantelleria, îles plates sous un soleil chaud, balayés par les vents venus de la mer, Malte ne donne que de bien mauvaises terres agricoles. Souvent de petits murets avaient pour tâche de protéger les cultures du vent, qui sinon ne manquerait pas d’assécher la terre que les quelques agriculteurs de l’île tentaient de cultiver dans un paysage général qui n’était pas sans me rappeler les recoins les plus arides de l’arrière-pays de Marrakech. Sans doute le revers de la médaille de cet emplacement si stratégique qui avait valu à Malte toutes ces fortifications militaires et la tutelle protectrice de Londres.

Dans la campagne maltaise

Dans la campagne maltaise

Au nord de l’île de Malte, du haut d’une colline, j’apercevais facilement le grand îlot de Comino, que presqu’aucun arbre n’égayait sur ses deux grands kilomètres de long de surface desséchée. Il s’y trouve, d’après les plus populaires cartes postales vendues sur l’île, la plus belle des criques de Malte, dont l’eau turquoise fait affluer les visiteurs, sans quoi les lieux sont quasi-inhabités.

Je préférais embarquer pour l’autre grande et véritable île du nord de ce mini archipel, l’île de Gozo. Rencontrant sur le trajet une touriste allemande francophone, je me greffais ensuite grâce à elle à un petit groupe d’étudiants néerlandais, polonais et français, tous venus ici en séjour linguistique.

Le ferry reliant l'île de Gozo à la grande île de Malte

Le ferry reliant l’île de Gozo à la grande île de Malte

Nous partions notamment visiter le site de Tieqa Zerqa (azur window), immense promontoire rocheux dont la notoriété avait été décuplée depuis que la série à succès Games of Thrones en a fait l’un de ses décors.

Azur window

Azur window. Cette grande arche a malheureusement été engloutie par une tempête le 8 mars 2017.

Le soir, je retrouvais Adrien à l’auberge de jeunesse, et l’emmenait retrouver ce petit groupe d’étudiants, qui entre temps s’était agrandi. Nous nous retrouvions à San Giljan, épicentre de la vie nocturne maltaise, juste au nord de Sliema. La rue de la soif, qui ici s’étend à un bon gros pâté de maisons, voit déambuler de massives cohortes d’autres étudiants en stage linguistique.
Après avoir englouti une pizza puis quelques mauvais shots bon marché vendus par lots de 72 (une offre spéciale pour les groupes, qui ne manquent pas d’arpenter ces rues), nous déambulions dans les rues grouillantes de ce quartier quasiment piéton à force d’être animé. Sur le croisement le plus central de ce quartier, nous refusions les nombreux prospectus que des hôtesses tentaient de nous proposer, sans avoir compris immédiatement qu’il s’agissait d’attirer le chaland dans les nombreux peep shows, salons de massage ou autres boîtes de strip tease alentours, dont les lumières criardes nous apparaissaient de plus en plus, contrastant quelque peu avec l’animation assez chic de ces rues fréquentées par une jeunesse estudiantine a priori si festive. En descendant une rue tout aussi principale, nous trouvions rapidement un attroupement, autour des cris d’un homme et d’une femme se hurlant dessus, et se frappant même violemment.
Sans être certain que ce soit une bonne idée, et puisque la foule préférait filmer la scène qu’intervenir, je m’interposais, séparant les deux protagonistes, alors que la femme criait sans cesse à l’homme « You tried to fool me ! » (« Tu as essayé de m’arnaquer ! ») ; celui-ci s’en allait tranquillement. Les imaginer dans les rôles de la prostituée et du maquereau n’était pas bien difficile, et la scène m’attristait.
Nous continuions de descendre la rue, qui se faisait plus calme, et plus sombre. Ci et là, un homme attendait, ou discutait brièvement avec un autre avant de lui serrer la main. « Ça doit être le coin des dealers », relevait Thomas, étudiant – français – en école d’ingénierie. Et quelques mètres plus loin, quand la rue retrouvait la corniche, une bande de 5 ou 6 jeunes hommes s’en prenait à deux autres, qui finissaient par s’extirper ; et pour le coup, je me passais de toute velléité d’interposition dans ce qui était peut-être un différent entre groupes de dealers… Notre petite compagnie s’installait en contre-bas, sur une plage de sable où, une bière à la main, nous pouvions admirer, comme plusieurs autres sur cette plage, le casino et ses lumières bling-bling animer le front de mer au son du clapotis des vagues.

Là, je faisais la connaissance des étudiants que Malte avait su séduire dans leur projet d’améliorer leur anglais. L’une avouait d’emblée avoir un niveau pire que médiocre, mais ne semblait pas s’en faire plus que ça – sans doute moins que ses parents, qui lui avaient payé le séjour – tandis que Thomas,   dont le diplôme d’ingénieur approchait, semblait vouloir faire l’effort minimum que son entrée sur le marché du travail saurait récompenser, peut-être. Un Français d’environ 35 ans, qui avait fini ses études, qui travaillait dans la restauration mais qui semblait culpabiliser face à son mauvais anglais, et qui était venu là d’abord pour travailler au casino, avant d’enchaîner, comme les autres, avec les cours à mi-temps, en immersion dans une famille maltaise. « Le problème, c’est que la famille vit sa vie, eux ils enchaînent avec les étudiants comme nous, mais la discussion est limitée », regrettait-il, pensant amèrement à la somme déboursée pour le séjour, dont les cours ne correspondaient en outre pas à son niveau. De formule sympathique sur le papier, la formule immersion en famille et cours semblait ici ne séduire personne, tant elle semblait systématisée, industrialisée presque.
Seule Mathilde, une jeune Belge, acceptait la formule telle qu’elle était, prenant ce qu’elle pouvait prendre de cette expérience. Caissière, elle disait travailler dans le quartier des institutions européennes à Bruxelles, et être venue ici pour améliorer son anglais parce que « quelquefois j’ai des clients qui sont des fonctionnaires européens ». La conscience professionnelle peut quelquefois atteindre des sommets au plat pays, pensais-je, quelque peu effaré de tant d’oubli de soi.

Le lendemain, je partais à la découverte du sud de l’île en arpentant le village de pêcheurs de Marsalokk.

Surplombé par les hauteurs en acier du port industriel adjacent, le petit port était coloré de multiples barques chatoyantes dont la pêche était vendue tout au long du quai… lequel était majoritairement peuplé de touristes fraîchement descendus du bus comme moi, et qui glanaient là l’authenticité du petit port de pêcheur vantée par les guides touristiques sur l’île.

Un groupe de musiciens en profitait pour présenter le folklore maltais, à nul autre semblable, là encore grâce notamment à cette langue si unique. Mais seraient-ils là, à jouer ce folklore a priori si authentique, sans ces nuées de touristes américains, britanniques, et d’ailleurs ?

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Je prenais le bus vers le sud-ouest de l’île, où le littoral, comme au nord d’ailleurs, était fait de falaises, dont certaines, baptisées Blue grotto, sont creusées comme leur nom le suggère de grottes aux reflets bleus, qui se visitent en barque. De là, la mer s’engouffre dans une saignée rocheuse comme une sorte de petite rivière salée que les plongeurs affectionnent tout particulièrement.

Je remontais ensuite le littoral, marchant sur la route surplombant la falaise, au milieu d’une nature grillée par le soleil et découvrais une station d’écoute radar tournée vers le large.

Station radar à Malte
Malte encore aujourd’hui exploite son positionnement particulier, entre l’Europe et l’Afrique. Sans forcément l’assumer : car si Malte se prétend neutre et refuse de mettre officiellement ses infrastructures aériennes et militaires à disposition des forces armées intervenant en Libye, les nouvelles ont fait état en octobre 2016 du crash d’un avion léger transportant deux pilotes français et trois membres du ministère français de la Défense lors de son décollage à l’aéroport de La Valette, tandis qu’en juillet un hélicoptère français s’était quant à lui également écrasé en Libye. Si les missions françaises en Libye étaient confidentielles avant ces drames, ceux-ci ont apporté un éclairage sur le rôle de base arrière rempli par Malte dans ces missions de renseignement militaire, menées par la France et d’autres. Que l’époque ne soit plus celles des galions militaires et de la piraterie maritime ne retire pas pour autant à Malte son précieux positionnement géostratégique au cœur de la Méditerranée.

Je croisais ensuite une limousine quelque peu vintage semblant s’être échappée d’un film d’époque – une Rolls Royce en fait -, et un jockey se balader avec son attelage derrière son pur sang… de quoi rappeler que Malte prend souvent des airs de paradis à grandes fortunes, malgré une nature hostile.

Je regrettais quelque peu l’artificialité d’une île semblant vivre des touristes, des étudiants en séjour linguistique, du statut de paradis fiscal pour milliardaire étranger, du casino – sans parler des pavillons de complaisance –, le tout sur une île trop sèche pour être viable sans ces activités immatérielles voire artificielles, et où certains de ceux qui n’en reçoivent pas les miettes se tournent vers la prostitution ou le trafic de drogues.

Itinéraire singulier, forcément partiel, et donc quelque part partial, que le mien en cinq jours seulement sur ce petit État insulaire. Mais ma curiosité sur Malte était alors assouvie, et je reprenais sans regret le bateau vers ma chère Sicile, qui déjà me manquait.

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